Comment protéger vos investissements face à l’inflation

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Que faire quand la hausse des prix grignote le pouvoir d’achat et le rendement réel ?

Le contexte est clair : un placement à 5% avec 4% d’inflation ne rapporte que 1% en pouvoir d’achat. Les banques centrales remontent les taux, et cela pèse sur les obligations, les actions et l’immobilier.

En France, l’inflation 2024 est attendue entre 2,5% et 3,4%. Les livrets A et LDDS offrent 3% jusqu’au 31/01/2025, nets mais plafonnés. Les fonds euros ont rendu ~2,5% en 2023 et devraient bénéficier d’une remontée progressive.

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Cette introduction prépare le lecteur à choisir des placements adaptés : livrets pour la trésorerie, fonds euros pour la sécurité, actions et immobilier pour l’ajustement aux prix, et obligations indexées pour une protection directe.

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Inflation aujourd’hui en France : ce que cela change pour vos placements

Les ménages font face à une période où la hausse des prix pèse sur le rendement réel. Une inflation attendue autour de 2,5–3,4% oblige à viser des rendements proches de ce niveau pour préserver le pouvoir achat.

La remontée des taux de la BCE rend le crédit plus cher et revalorise les nouvelles obligations, tandis que les anciennes voient leur prix baisser. Les prix de l’énergie se normalisent partiellement, mais la désinflation reste lente.

Les livrets A et LDDS à 3% nets restent utiles pour la trésorerie malgré leurs plafonds. L’immobilier subit la pression des taux, mais l’indexation des loyers soutient parfois les revenus locatifs.

  • Visez un rendement net proche de la hausse prix pour maintenir le pouvoir achat.
  • Réduisez l’exposition aux obligations anciennes et étudiez les nouvelles émissions.
  • Favorisez la discipline d’allocation et le suivi régulier des indicateurs de taux et d’inflation.

Fixer ses priorités d’achat et d’épargne selon l’horizon de temps

Avant d’investir, il est essentiel d’aligner chaque projet sur un horizon de temps précis.

Pour la trésorerie, garder 3 à 6 mois de dépenses sur des livrets liquides suffit. Une épargne trop sécurisée peut voir son pouvoir réduit par la hausse des prix.

Les objectifs à moyen terme méritent des supports équilibrés, avec une liquidité maîtrisée et des risques modérés.

Les actions et l’immobilier conviennent au long terme : souvent au-delà de 8 ans pour lisser la volatilité.

  • Documenter objectifs et délais.
  • Construire un portefeuille progressif et rééquilibrer régulièrement.
  • Choisir des enveloppes souples pour arbitrer sans friction.
HorizonSupportsObjectif
Court (0–2 ans)Livrets, fonds eurosLiquidité et sécurité
Moyen (2–8 ans)Obligations, unités de compteRendement mesuré et flexibilité
Long (8+ ans)Actions, immobilierCroissance et rendement réel

En résumé, adapter ses placements à chaque délai permet de garder de l’épargne utile sans sacrifier le rendement futur.

Placements à manier avec prudence en période d’inflation

Tous les supports dits prudents ne réagissent pas de la même façon quand les prix montent. Il convient d’examiner chaque placement selon son horizon et ses limites.

Les livrets réglementés restent utiles pour la trésorerie. Ils sont sûrs et défiscalisés, mais souvent plafonnés et parfois inférieurs à la hausse des prix.

Les fonds euros ont rendu environ 2,5% nets en 2023. Ils garantissent le capital par l’assureur, mais leur rendement peut rester en deçà de l’inflation.

Les obligations anciennes sont sensibles aux hausses des taux directeurs. En cas de vente avant échéance, des moins-values latentes sont possibles.

  • En hausse de taux, les obligations à taux fixe sont vulnérables sur un horizon court.
  • Les comptes à terme donnent de la visibilité mais restent souvent sous la hausse des prix.
  • Frais et fiscalité réduisent le rendement net réel; ce risque doit être anticipé.
  • Calibrer la poche prudente aux besoins réels de liquidité et diversifier les moteurs de performance.

Les actions comme rempart contre la hausse des prix

Certaines entreprises peuvent transmettre la hausse des coûts à leurs clients et ainsi préserver leurs marges. Les groupes du luxe (LVMH, Hermès, Richemont), la tech (Apple, Microsoft, ASML) et la santé (Roche, Novo Nordisk, Sanofi) illustrent ce pricing power.

Les actions restent historiquement performantes sur le long terme. Elles offrent un potentiel de rendement qui dépasse souvent les supports sécurisés, à condition de choisir des titres résistants et diversifiés.

« Privilégier les sociétés qui ajustent leurs prix sans sacrifier leurs parts de marché. »

Les ETF et OPC facilitent la diversification géographique et sectorielle à moindre coût. En période d’inflation, il faut privilégier la qualité des marges, une dette maîtrisée et la capacité d’ajustement des prix.

  • Suivre résultats et guidance pour repérer la surperformance.
  • Plan d’achat programmé pour lisser les points d’entrée.
  • Rééquilibrer périodiquement pour contrôler le risque.

Immobilier locatif et pierre papier : indexation des loyers face à l’inflation

L’indexation des loyers via l’IRL (INSEE) soutient souvent les revenus locatifs en contexte d’inflation.

Cependant, des dispositifs de plafonnement peuvent limiter la hausse effective des loyers dans certaines villes.

Les coûts de copropriété et les travaux tendent à augmenter. Le crédit reste plus exigeant, ce qui demande une analyse serrée du cash-flow.

La pierre papier (SCPI, OPCI, SIIC) offre une voie d’accès fractionnée et mutualisée aux revenus immobiliers. Elle réduit la gestion directe et augmente la diversification.

« L’horizon doit se compter en ans : il faut lisser les cycles et absorber les frais d’entrée. »

  • L’indexation IRL aide à compenser la hausse des charges.
  • Les plafonnements et les impayés sont des risques à intégrer.
  • Un taux fixe limite l’impact réel du crédit sur la mensualité.
  • Prévoyez une assurance loyers impayés et un budget travaux.
TypeAtoutLimite
Location meubléeRentabilitéTurnover locataire
Pierre papier (SCPI)Accessibilité et diversificationFrais d’entrée et liquidité
Bien en directMaîtrise de la valeurGestion et coûts courants

Obligations indexées sur l’inflation pour une couverture directe

Pour stabiliser le rendement réel, les titres indexés sur les prix occupent une place spécifique dans un portefeuille.

OATi (France) et TIPS (États‑Unis) ajustent le capital et parfois les coupons selon un indice (INSEE ou HICP). Ils lissent l’impact d’une période d’inflation en offrant une protection mécanique.

On y accède en direct via un compte‑titres, par des fonds ou des ETF spécialisés, et parfois au sein d’une assurance‑vie via des unités de compte.

  • Avantage : moins de volatilité que les actions et rendement réel stabilisé.
  • Limite : si l’anticipation d’inflation est déjà intégrée, le potentiel de surperformance diminue.
  • Astuce : combiner poche indexée et autres obligations pour lisser le risque de taux.

Ces titres constituent une solution de stabilisation. Adapter la durée et la zone (France/USA) aide à coller aux prévisions de prix. Réévaluer l’exposition à mesure que la période d’inflation évolue.

InstrumentAccèsAtoutLimite
OATi / TIPSCompte‑titres directAjustement du capitalPrix intégré si anticipation
ETF spécialisésCTO / PEA selon ETFDiversification et liquiditéFrais de gestion
Unités de compte (AV)Assurance‑vieAccès facilité et gestionFrais et contraintes contractuelles

Matières premières, or et crypto-actifs : atouts et angles morts

Les matières premières, l’or et les crypto-actifs présentent des atouts distincts mais aussi des angles morts à connaître.

L’or est souvent perçu comme une valeur refuge. Sa corrélation avec l’inflation reste imparfaite. Il ne verse pas de revenus et peut stagner pendant des années.

Les matières premières compensent parfois la hausse des coûts lors de chocs d’offre ou de demande. Leur cycle reste toutefois imprévisible et très volatile.

Les crypto-actifs, comme Bitcoin, reposent sur une rareté numérique perçue. Ils affichent des variations majeures en quelques jours ou mois. La gouvernance, la réglementation et la garde ajoutent des risques spécifiques.

Absence de flux de revenus, coûts de roulement des contrats à terme et frais réduisent leur efficacité. En cas de crise systémique, la liquidité peut se tendre et amplifier les pertes.

  • Traiter ces expositions comme compléments, pas comme piliers de la protection contre inflation.
  • Privilégier une allocation tactique et limitée pour diversifier sans déstabiliser le portefeuille.
  • Fixer des règles strictes de taille de position et de rebalancement.

Protéger investissements inflation avec les bonnes enveloppes

Bien calibrer les enveloppes facilite l’arbitrage entre fonds euros et unités compte.

L’assurance‑vie reste l’enveloppe polyvalente : elle combine fonds euros à capital garanti et unités compte pour du potentiel. En 2023, les fonds euros ont rendu ~2,5% nets, ce qui apporte une base en euros stable.

Les arbitrages permettent d’ajuster la part actions/obligations selon le cycle de l’inflation et des taux. Les rachats partiels servent à financer un achat sans casser la stratégie long terme.

Le PEA favorise l’exposition aux actions européennes avec un cadre fiscal attractif à terme. Le PER structure l’effort retraite et apporte des incitations fiscales utiles quand les prix montent.

  • Le compte‑titres offre liberté sur les ETF et obligations indexées.
  • Diviser les enveloppes optimise fiscalité, liquidité et horizon patrimonial.
  • Mesurer le couple rendement/risque pour chaque support.

Solution pratique : choisir des offres simples et peu coûteuses pour limiter l’érosion des gains en euros.

Construire un portefeuille diversifié et robuste contre l’inflation

La clé d’un portefeuille solide réside dans l’équilibre entre moteurs de croissance et poche défensive. Il faut définir une allocation par classes d’actifs en fonction de l’objectif et du terme.

Les études long terme montrent que les actions restent la classe la plus rentable. Les obligations indexées complètent la stratégie en limitant la perte de pouvoir d’achat. L’immobilier bénéficie de l’indexation des loyers via l’IRL.

Viser un rendement réel positif impose de pondérer suffisamment les moteurs de croissance. En parallèle, maintenir une poche liquides et des fonds euros ou obligations courtes réduit l’exposition aux risques.

  • Mettre en place un rebalancement périodique pour garder le profil cible.
  • Utiliser des ETF pour abaisser les coûts et renforcer la diversification.
  • Tester des scénarios (hausse prolongée des prix, normalisation) et adapter l’allocation.

Mesurer la contribution de chaque actif à la protection de la valeur réelle du patrimoine. Documenter la stratégie aide à rester discipliné pendant les phases volatiles et à respecter l’horizon long terme.

ActifRôlePourquoi l’inclure
ActionsCroissancePotentiel de rendement élevé sur le long terme
Obligations indexéesStabilisationAjustement du capital selon les prix, limite la perte de valeur
ImmobilierRevenuIndexation loyers via IRL et diversification des flux
Liquidités / fonds eurosDéfensiveAmortit les chocs et préserve de la volatilité

Passer à l’action en toute confiance pour sécuriser votre pouvoir d’achat

Passer de la théorie à la pratique est essentiel pour maintenir la valeur réelle de son capital.

Clarifier les objectifs et l’horizon permet de dimensionner l’épargne de précaution sans immobiliser trop de capital. Conserver du liquide sur Livret A/LDDS à 3% jusqu’au 31/01/2025 et garder une poche en fonds euros (~2,5% en 2023) offre une base sécurisée.

Répartir les enveloppes (assurance‑vie, PEA, PER), combiner actions de qualité, OATi/TIPS et immobilier indexé, puis utiliser des fonds/ETFs réduit le coût et mutualise le risque. Mettre en place un rebalancement semestriel ou annuel et une feuille de route sur 3 à 10 ans aide à préserver le pouvoir achat du patrimoine face à la hausse des prix.