Les tendances actuelles du marché de l’investissement français

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Et si la résistance du pays masquait des signaux contradictoires?

En 2024, l’Europe a vu les flux étrangers reculer de 5% et les emplois liés à ces IDE chuter de 16%.

La France reste première en Europe pour la sixième année, malgré une baisse des projets de 14% et des créations d’emplois de 27%.

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Ce paradoxe interpelle : un rebond ponctuel de la croissance (+0,5% t/t au 3e trimestre 2025) coexiste avec une prudence marquée des dirigeants.

Les chiffres clés aident les décideurs : 248,7 milliards d’euros d’investissement corporel brut en 2021 et un taux d’investissement à 21,1%.

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Le rapport met en lumière une évolution portée par les services immatériels et une hétérogénéité sectorielle qui oblige les investisseurs à affiner leur lecture du marché.

En première lecture, retenir les ordres de grandeur, la hiérarchie européenne des pays et les points qui orientent la stratégie.

Lecture d’ensemble du marché français de l’investissement

Le marché français montre une valeur d’investissement élevée, mais des comportements très hétérogènes selon la taille des entreprises.

En 2021, la valeur totale des placements corporels a atteint 248,7 milliards d’euros, soit +17,8% par rapport à l’année précédente. Le taux agrégé s’établit à 21,1%.

Seuls 51% des entreprises ont réalisé des dépenses d’équipement. Les grandes entreprises et les ETI ont quasi‑toutes investi (100% et 97,7%).

Les PME hors micro atteignent 90,9%, tandis que les microentreprises restent à 48,6%. Cette dispersion influe directement sur la structure des marchés et la dynamique sectorielle.

  • Données consolidées : champs couverts — secteurs marchands non agricoles et non financiers.
  • Impact : le taux et la valeur traduisent la santé de l’activité mais masquent des écarts profonds.
  • Sur plusieurs ans, ces chiffres aident à distinguer mouvements structurels et variations conjoncturelles.

Investissement international et IDE : la France en tête malgré le repli européen

Les flux extérieurs ont marqué un net ralentissement, révélant une plus grande prudence des investisseurs.

En 2024, le recul des projets étrangers a réduit le nombre d’opérations en Europe et l’effet sur l’emploi a été visible. Le continent a perdu 5% de projets et près de 16% des postes liés aux IDE.

La situation française est contrastée. Les projets et créations en poste ont chuté respectivement de 14% et 27%.

Cependant, grâce à des atouts sectoriels et à une attractivité relative, la France conserve pour la sixième année la première place des pays européens, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Les incertitudes sur la compétitivité‑coût et la stabilité réglementaire ont pesé sur les décisions en euros et en volumes.

Un redressement des flux offrirait une croissance mesurable, mais il faudra des choix politiques clairs pour transformer les annonces en projets concrets.

PaysVariation projetsVariation emploisRang européen
France-14%-27%1
Royaume‑Uni-X% (relatif)-Y% (relatif)2
Allemagne-X% (relatif)-Y% (relatif)3

Cartographie sectorielle: où vont les euros investis dans l’économie

La cartographie sectorielle révèle où les euros ont réellement convergé en 2021.

L’industrie domine : 68,9 Md€ ont été alloués, dont 39,5 Md€ au manufacturier. Les sous-segments clés captent la plupart des biens d’équipement — agroalimentaire (8,2 Md€), équipements électriques/électroniques/IT/machines (4,8 Md€) et matériels de transport (2,6 Md€).

Les activités immobilières représentent 43,2 Md€ et portent une hausse marquée du taux d’effort, +10,9 points. L’information‑communication a aussi progressé (20,9 Md€; +2,5 pts).

Autres pôles : services marchands 34,8 Md€, transports et entreposage 28,5 Md€, commerce 28,3 Md€.

  • Valeur : la concentration se fait sur quelques secteurs lourds en euros.
  • Allocation : infrastructures de transport attirent des montants importants mais distincts du manufacturier.
  • Prospection : prioriser les secteurs porteurs et suivre la recomposition des services.

« La diversité des cycles sectoriels montre comment biens matériels et services se complètent selon les modèles économiques. »

Structure des entreprises : taille, dispersion des montants et concentration des investissements

La répartition des montants révèle que peu d’acteurs portent l’essentiel de la valeur sur le marché.

En 2021, 51% des entreprises ont réalisé des dépenses. Toutes les grandes entreprises et presque toutes les ETI ont investi. Les PME hors micro suivent à 90,9% et les microentreprises restent à 48,6%.

La dispersion est nette. La médiane des montants montre un fossé : micro 4,8 k€ ; PME 44,1 k€ ; ETI 1 942,5 k€ ; grandes entreprises 66 571,3 k€.

Deux pour cent des entreprises ayant investi (montants ≥ 500 000 €) concentrent 87% de la valeur corporelle, tandis que 59% investissent moins de 10 000 € et pèsent pour 1% du total.

CatégorieMédiane (en euros)% entreprises investisseuses
Microentreprises4 80048,6%
PME (hors micro)44 10090,9%
ETI1 942 50097,7%
Grandes entreprises66 571 300100%

La part des groupes multinationaux est prépondérante : 59% des euros (143,0 Md€). Les unités légales indépendantes représentent 47,7 Md€ et les groupes franco-français 52,0 Md€.

Conséquence : la valeur agrégée et le taux d’effort masquent une inégalité structurelle. Comprendre cette concentration est une partie essentielle du rapport sectoriel et du ciblage des segments d’entreprises.

tendances investissement france côté conjoncture : rebond ponctuel et prudence des entreprises

Les données du troisième trimestre 2025 montrent une reprise modeste : +0,5% de croissance t/t et +0,9% pour l’investissement des sociétés non financières.

Ce rebond a interrompu la baisse amorcée au printemps 2023, mais il a surtout un effet conjoncturel limité sur l’année.

Selon l’enquête Bpifrance/Rexecode (octobre 2025), le nombre de dirigeants montre une confiance mesurée : 29% maintiennent leurs projets, 49% les reportent et 23% les annulent.

Le contexte politique et fiscal a pesé sur les arbitrages. Les objectifs environnement ne motivent plus que 29% des dépenses, contre 47% début 2024.

À l’inverse, le renouvellement et la modernisation des installations restent la priorité pour la majorité des entreprises.

En pratique, il est conseillé de phaser les projets, préserver la flexibilité financière et ajuster la gouvernance des portefeuilles pour distinguer signaux transitoires et trajectoires durables.

« La pause du T3 2025 offre une fenêtre de rattrapage, pas une garantie de reprise structurelle. »

Transformation en cours : montée de l’immatériel, intelligence artificielle et services

La bascule vers les dépenses immatérielles redessine les priorités. Selon les comptes nationaux, la progression récente des investissements des entreprises provient presque exclusivement des services : logiciels, R&D (hors prototypes), licences et bases de données.

Cette transformation réduit la part des biens d’équipement et de la construction. Les chaînes d’approvisionnement et les infrastructures physiques voient leur rôle se recentrer.

L’intelligence artificielle diffuse dans les processus. Elle modifie l’allocation capital-travail et soutient la croissance de la productivité.

  • Essor des services : logiciels et data deviennent des actifs stratégiques.
  • Recul des biens : implications sur fournisseurs et maintenance.
  • Architecture : arbitrages technologiques, cybersécurité et résilience opérationnelle.

Des cas d’usage montrent des gains rapides, mais ils exigent une gouvernance des données et une conformité robustes.

« Orchestrer programmes et priorités permet d’ancrer la modernisation et de diffuser les gains à l’échelle de l’entreprise. »

Opportunités et risques à moyen terme pour le marché et les secteurs

Entre accélération numérique et fragilité conjoncturelle, le paysage sectoriel se redessine.

Les opportunités sont nettes dans les secteurs qui allient immatériel et capacités opérationnelles. L’essor des logiciels et de l’intelligence artificielle crée un avantage compétitif durable pour les entreprises qui maîtrisent la donnée.

Le contexte macro — taux, régulation et tensions géopolitiques — pèse sur le niveau des engagements à moyen terme. Cela augmente le risque de stagnation de la croissance en 2025.

Pour les investisseurs, des solutions d’allocation équilibrées sont recommandées : phaser les projets, combiner capex matériel et dépenses immatérielles, et sécuriser les infrastructures critiques.

  • Sensibilité à la consommation : secteurs cycliques exposés.
  • Risque énergie : coût et approvisionnement impactent la rentabilité.
  • Maturité numérique : disparités fortes selon le secteur.

« Une lecture multi‑secteurs, disciplinée et gouvernée, permet de capter les poches de croissance tout en limitant l’impact des chocs. »

Pour approfondir les axes d’action et les scénarios, consulter une analyse de fond sur les évolutions du marché : analyse des tendances.

Ce qu’il faut retenir pour les investisseurs et décideurs

Pour orienter les décisions, il faut retenir quelques ordres de grandeur et priorités claires. Ce rapport livre des points synthétiques pour transformer l’analyse en action.

Le marché reste attractif mais fragmenté : 248,7 Md€ au total en 2021 et une concentration forte (2% des acteurs captent 87% des montants). La reprise T3 2025 (+0,9%) n’efface pas la prudence des dirigeants.

Conseil aux investisseurs : phaser les projets, privilégier les initiatives à retour mesurable et combiner actifs immatériels (logiciels, R&D, licences) et matériels.

Suivre le nombre de projets réalisés, restaurer la confiance et aligner gouvernance et communication interne demeure essentiel pour exécuter les solutions proposées.